Chapitre 1 : La Cité de la République
L’air est frais ce matin, rien de mieux pour passer notre épreuve de maîtrise du Feu. L’épreuve … et voilà que je recommence à angoisser sévèrement, mon cœur bat plus vite et des gouttes de sueurs froides coulent le long de mon dos. Un frisson me prend et je soupire. Je n’arrive toujours pas à produire ne serait-ce qu’une petite flamme alors que je connais tous les mouvements et techniques gestuelles de cette maîtrise. J’espère que le déblocage aura lieu pendant l’épreuve sinon je ne sais pas ce qu’y arrivera si j’échoue encore une fois. Je regarde Naroth, mon faucon, posé sur son perchoir et l’appelle pour aller faire notre sortie matinale. Il déploie alors ses ailes et viens se positionner sur mon épaule. Nous sortons et nous croisons Korra et Naga, sa chienne-ours-polaire, en train de nous attendre près de ma chambre. Mon amie me regarde et me sourit.
« Allez, tu vas y arriver Amala » m’encourage-t-elle.
Evidemment, j’ai beau afficher un air décontracté, je ne pourrais jamais tromper Korra sur mes sentiments intérieurs. Ce lien qui nous unies est vraiment très étrange et inexplicable. Je peux ressentir son excitation et inversement, elle a conscience de ma terrible angoisse qui me noue le ventre. C’est avec une mine tendue que je m’avance vers elle.
« Ca ne va pas se débloquer tout seul et tu le sais bien, lui répliqué-je calmement. Si seulement je savais ce qui bloque, je pourrais travailler dessus ! »
Tout d’un coup sans prévenir, elle me prends la main et m’entraine sur le dos de Naga. Surpris par la manœuvre, Naroth s’envole et stationne au-dessus de nous. Une fois en place, je n’ai même pas le temps de me remettre de mes émotions que nous sommes déjà partis à toute vitesse vers la grande porte du centre d’entrainement.
« Allez, on va te changer les idées ! » me lance alors Korra.
Mais les gardes de la porte refusent de nous ouvrir car c’est le jour de l’épreuve et les maîtres leurs ont ordonné de ne pas nous laisser passer tant que cette dernière ne sera pas terminée. C’est donc à contre cœur que nous rebroussons chemin et nous dirigeons vers le terrain de l’examen. Nous descendons de Naga et Naroth reprend sa place habituel sur mon épaule. Nous décidons donc d’attendre le début de l’épreuve assises sur les marches du petit abri que les maîtres utilise pour nous observer.
Korra essaye de me détendre en me parlant du match de la Ligue des Maîtres d’hier soir qu’elle a entendu à la radio. Mais je n’écoute qu’à moitié car je vois nos professeurs arriver bien plus tôt que prévu et mon estomac se noue. Korra les aperçois à son tour et je ressens son excitation. Mais ce sentiment arrive à rester à l’écart de mes propres ressentis.
Avec le temps, nous avons remarquer qu’il n’y a que lorsque que nos sensations sont très forte que l’autre est affectée.
Maître Katara nous fait un sourire et nous le lui rendons. Des quatre maîtres présents, c’est la seule que j’apprécie beaucoup. Est-ce que cela vient de sa liaison avec Aang ? Je ne serais le dire mais sa vue me réconforte un peu.
« Vous êtes en avance à ce que je vois » commence le maître du Feu.
C’est un homme de taille moyenne aux cheveux grisonnant portant une petite moustache. Il est accompagné du maître de la Terre, un vieil homme de forte carrure, et du maître de l’Eau ayant un âge avoisinant celui des deux autres.
« Bah oui, vous ne voulez pas qu’on sorte ce matin, réplique Korra.
– Vous devez restez concentré sur cette épreuve et rien d’autre. », lui répond l’un des maîtres.
Lequel est-ce ? Je suis incapable de le dire tellement je suis concentré sur Katara car sa présence me détends. C’est une femme belle et charmante pour son âge avancé. Deux longues mèches de ses cheveux blancs sont attachées à ses deux chignons. Elle porte les traditionnels habits de la Tribu de l’Eau, à savoir des vêtements de couleurs bleu. C’est aussi un excellent maître de l’Eau, c’est elle qui nous a tout appris sur cette maîtrise.
« Surtout pour toi Amala, poursuit le maître.
– Que voulez-vous dire ? lui demandé-je en tournant la tête vers lui.
– Eh bien nous avons discuté entre nous ce matin et nous avons décidé que si tu n’arrivais pas à maîtriser le Feu pendant l’épreuve, tu n’entameras pas la maîtrise de l’air avec Tenzin. »
Je le regarde stupéfaite par ce que je viens d’entendre. Non ! Ils n’ont pas le droit de me faire ça ! Ca fait des années que j’attends le moment où je vais enfin pouvoir apprendre la maîtrise de l’Air ! Une rage intense monte alors en moi et je me lève d’un bond, Korra à mes côtés. Je serre si fort la mâchoire que ça m’en fait mal. Je jette alors un regard désespéré vers Katara dans l’espoir qu’elle me vienne en aide. Et c’est ce qu’elle tente de faire.
« Vous ne pouvez pas lui interdire d’apprendre la maîtrise de l’Air tant qu’elle ne maîtrise pas celle du Feu.
– Les Avatars doivent savoir maîtriser tous les éléments ! réplique le maître du Feu. C’est une décision que le Lotus Blanc a prise et elle n’est pas à être contester. Allez, venez nous avons une épreuve à passer. »
Sur ces mots, lui et les deux autres maîtres passent entre Korra et moi et prennent position sous l’abri. En arrivant près de moi, Katara pose une main sur mon épaule.
« Je suis désolée Amala, me chuchote-t-elle, mais je ne les laisserais pas faire. »
Ces mots m’apaisent un peu et je sens la tension présente chez Korra, dû à mon excès de colère, diminuer.
Korra passe la première, les disciples du Lotus Blanc et elle se mettent en place au centre du terrain pavé et l’épreuve peut commencer.
Il n’y a pas à dire, elle maîtrise le Feu avec une dextérité époustouflante. En moins de quelques minutes, elle remporte le combat mettant fin à son examen.
Maintenant c’est mon tour. Je m’avance vers la position que je dois tenir. Je suis tiraillée entre l’angoisse qui me noue le ventre et la rage qui est toujours présente en moi. L’épreuve commence. Les disciples me lancent des boules de feu et des petits jets de flammes que j’esquive facilement. Comme je n’ai pas le droit d’utiliser un autre élément lors de l’examen, je ne réplique pas.
Au bout de quelques minutes, leurs attaques sont de plus en plus fortes. Ils se mettent à m’encercler. Je n’ai nulle part où fuir. Ils lancent tous en même temps des jets de flammes puissants dans ma direction. Prise par le panique, je lève les mains et créé instinctivement un dôme de terre autour de moi. Et voilà, j’ai encore échoué. Il n’y a rien à faire, je n’arrive pas à maîtriser le Feu.
Je sors de mon abri et avance vers les maîtres, la mine sombre. J’espère juste de tout mon cœur qu’ils n’étaient pas sérieux tout à l’heure en voulant m’interdire de travailler avec Tenzin.
Arrivée devant eux, c’est Katara que j’ose regarder. Elle me sourit tendrement et ce geste me redonne du courage pour affronter les autres maîtres. Je tourne donc la tête vers eux et je sens que Korra est aussi tendue que moi. Le maître du Feu me fixe avec un air désolé. Mon cœur se serre et l’attente de ce qu’il peut dire devient alors très longue pour moi.
« Il n’y a rien à faire, tu n’arrives vraiment pas à maîtriser le Feu, dit-il au bout d’un moment. Nous avons essayé en mettant ta vie en jeu lors de la dernière attaque mais rien n’y fait.
– Quoi ? l’interrompé-je brusquement. Vous avez fait en sortes qu’ils m’encerclent et me lancent une attaque puissante tous en même temps ? »
Alors là, je suis complètement remontée, la colère me submerge et je n’ai qu’une envie, leur montrer que je n’ai pas besoin de la maîtrise du Feu pour être un Avatar ! Je suis à deux doigts de lancer mes attaques sur les trois maîtres lorsque Katara se met entre nous. Elle pose ses mains sur mes épaules.
« Arrête, me dit-elle, ne fait pas ça. Laisse-moi m’en occuper d’accord ? »
En guise de réponse, je ne peux que hocher la tête. Je jette alors un œil vers Korra et la voit la mâchoire serrée, elle aussi était prête à attaquer, emporter par ma colère ajouté à la sienne face à cette injustice. Pour ne pas que nous commettons l’impardonnable, je ferme les yeux et tente de me calmer. Et grâce à l’intervention de Katara, cet effort est plus facile que je ne le pensais. Je reporte mon attention sur les maîtres.
« Vous ne pouviez pas faire ça, lance alors Katara en colère, imaginer ce qui se serait passé si elle avait perdu tout ses moyens face à cette attaque !
– Je serais intervenu, lui répond le maître du Feu. Nous n’avions pas encore testé ce genre de situation pour Amala. Et nous y avons rajouté un peu de pression pour tenter de la débloquer.
– Vous avez pris un trop grand risque ! continue Katara. C’est la première fois que nous avons deux Avatar et ce n’est peut être pas un hasard si Amala n’arrive pas à maîtriser le Feu et que Korra bloque avec la maîtrise de l’Air.
– Peut être, réplique l’homme à forte carrure, mais comme elle n’ont pas encore commencer leur enseignement sur la maîtrise de l’Air, on ne peut pas en être aussi sûr concernant Korra. »
Il s’avance et me pose une main sur l’épaule avant de continuer :
« Je peux t’assurer que nous ne t’empêcherons pas d’apprendre avec Tenzin. Nous avons tout essayer pour tenter de débloquer ta maîtrise du Feu, peut être que cela viendra avec le temps. »
Il me sourit et je me calme définitivement quand il m’annonce que nous commencerons notre enseignement de la maîtrise de l’Air dans quelques jours. Mon cœur se rempli de joie à cette nouvelle, c’est l’élément que je manipule le mieux mais il me manque les techniques.
Korra aussi est heureuse car elle est impatiente de maîtriser un autre élément, elle n’a pas le même stress que moi face à son blocage. Elle m’a déjà un jour dit qu’elle espérait que ça viendrait avec l’enseignement de Tenzin.
Au matin du troisième jour suivant notre épreuve, Tenzin et sa famille arrivent au centre d’entraînement sur Oogi, le bison-volant du maître. Ce dernier a à peine le temps d’atterrit que Jinora, Ikki et Meelo, les trois enfants de Tenzin, descendent en utilisant une technique de leur grand-père Aang : le scooter de l’Air. C’est une boule d’Air sur laquelle on s’assoit et on la dirige grâce à la maîtrise. Tenzin se laisse tomber d’Oogi et se dirige vers Katara, Korra et moi. C’est un homme de grande taille, le crâne rasé et une barbe brune en pointe. Des tatouages se terminant en forme de flèches recouvre le haut de sa tête et le dessus de ses mains.
« C’est un plaisir de vous revoir mère, dit-il solennellement à la vieil femme.
– Je suis contente que vous soyez tous venu. » lui répond Katara.
Je vois alors Pema, la femme de Tenzin, descendre d’Oogi avec la plus grande précaution. En y regardant plus attentivement, je constate qu’elle est enceinte. Tenzin accourt pour l’aider et Katara s’avance pour lui souhaiter le bonjour. Les deux femmes se serrent dans leur bras et Katara touche le ventre de Pema.
« La force du bébé est puissante et je pressens un nouveau maître de l’Air, dit alors la vieille femme.
– Quoi ? réplique Pema. Tout ce que je veux moi, c’est un bébé qui me ressemble, un gentil profane qui ne me bombarde pas de bourrasques toutes les quatre minutes. »
Et comme pour illustrer ces paroles, Meelo se recouvre de neige et tourne sur lui-même, parsemant par la même occasion sa mère de neige. Cette dernière se tourne alors vers Katara l’air désespéré mais Korra et moi éclatons de rire juste derrière un peu plus loin.
« Tenzin et ses frères et sœurs étaient aussi joueurs quand ils étaient petits ? demande alors Pema à la vieille femme.
– Kya et Bumi étaient espiègles mais Tenzin était un garçon déjà très sérieux. »
Mais ce dernier n’écoute déjà plus sa mère car il a les yeux rivés sur Korra et moi. Nous lui sourions et il s’avance vers nous aussi heureux que nous le sommes.
« Korra, Amala, commence-t-il, comme vous avez grandi.
– On est contente de vous voir, lui dis-je, on a hâte de commencer la maîtrise de l’Air.
– Ah, à ce propos, fait Tenzin en détournant les yeux. Nous repartons demain car je ne peux pas rester plus longtemps.
– Comment ça ? lui demande Korra. Vous deviez vous installer ici et être notre maître.
– Je suis désolée mais il règne une situation délicate à la Cité de la République et mon devoir m’oblige à y retourner. Je suis un de ses conseillers et je ne peux pas partir en laissant la ville dans cet état.
– Alors emmenez nous avec vous, lancé-je soudainement. Comme ça vous pourrez continuer à assumer vos responsabilités et à nous former en même temps.
– Il n’en est pas question, intervient notre maître de la Terre qui s’était rapproché de nous. L’Avatar Aang nous a chargé de veiller sur vous jusqu’à ce que vous maîtrisez les quatre éléments.
– D’accord, peut être, réplique Korra, mais vous croyez qu’il souhaiterait que nous restions enfermé ici comme dans une prison ?
– Je suis désolé les filles, répond Tenzin, mais c’est pour votre sécurité. Je reviendrais dès que la situation le permettra je vous le promet. »
Le lendemain matin, nous disons au revoir à Tenzin et sa famille et nous les regardons s’envoler au loin sur Oogi jusqu’à disparaître de notre champ de vision.
Le soir venu, Korra frappe à la porte de ma chambre.
« Il faut qu’on parle, me dit-elle alors que j’ouvre cette dernière.
– Oui.
– Je pense qu’il est temps pour nous de partir. »
Je hoche la tête en guise de réponse, c’est exactement ce que j’allais lui annoncer. Mais je n’ai pas le loisir de continuer car Katara entre dans la pièce et referme la porte derrière elle.
« Je suis d’accord avec vous, nous dit-elle, il est grand temps pour vous et votre génération de prendre vos responsabilités et de protéger la paix et l’équilibre de ce monde. »
Elle s’avance vers nous et nous serre dans ses bras.
« Je suis persuadée que vous ferez deux excellents Avatar. »
Nous lui rendons son étreinte et nous préparons quelques affaires à emmener. Elle nous accompagne jusqu’à l’endroit où dort Naga et nous nous disons au revoir. Korra selle sa chienne-ours-polaire et nous creusons un tunnel pour sortir en douce du centre d’entraînement endormit, Naroth juste au dessus de nous.
Avant toue chose, nous décidons de passer voir nos parents respectifs pour leur dire au revoir puis nous montons dans un bateau en partance pour la Cité de la République.
Le voyage se passe sans encombre et nous sommes aussi excitées l’une que l’autre à l’idée de voir cette fameuse ville pour la première fois.
Nous arrivons enfin à destination et une fois sur les quais, nous montons sur Naga et nous partons admirer la ville. Au milieu de cet arc de cercle que forme la Cité de la République, entourée part l’océan, se trouve l’île du Temple de l’Air. C’est là que vit Tenzin et sa famille. Mais non de là, aussi entouré par les flots, s’élève l’île du mémorial de Aang. Une grande statue en marbre représente l’Avatar dans son jeune âge. Nous restons un moment à regarder cette merveille en silence, le cœur emplit de fierté.
« Tu es prête à faire une petite plongée Amala ? » me demande Korra en se retournant vers moi.
Mais je n’ai pas le temps de répondre car Naga renifle l’air et pars en courant dans la direction opposé du temple, nous embarquant toutes les deux et Naroth avec elle.
« Bon bah d’accord, lance alors Korra, manger d’abord, temple plus tard. »
A ces mots, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire et elle se joint à moi alors que nous défilons dans les rues de la cité. On finit par atterrir dans un parc où se trouve un petit étang. Il nous vient alors l’idée de pêcher du poisson pour le dîner.
Après avoir attraper nos proies, Korra les fait cuire à l’aide de sa maîtrise du Feu. On s’installe alors au bord de l’eau pour déguster notre repas. Mais tout d’un coup, un bruit de bruissement provient du buisson sur notre gauche et un homme d’âge mûr au vêtements et chaussures déchirés en sort.
« Hum, ça sent rudement bon, nous lance-t-il. Ca vous dirait de partager votre repas avec moi ?
– Mais bien sûr, lui dis-je en lui faisant une place près de nous. »
Il s’assoit à nos côtés et nous commençons à profiter de ce dîner.
« Alors comme ça, commence Korra, c’est dans ce buisson que vous vivez ?
– Ouais, et ça m’a prit pas mal de temps avant de dénicher cette petite merveille, lui réponds l’homme en nous montrant son havre de paix.
– Nous croyons que tout le monde avait droit à un toit, continue mon amie.
– Et bah, vous êtes pas au bout de vos surprises les nouvelles. Bienvenue dans la Cité de la République, nous dit-il en écartant le bras.
– Et … »
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase car on entend un coup de sifflet plus loin derrière nous.
« Eh ! Vous là-bas ! crie un policier. La pèche est interdite dans le parc !
– Je vous conseille de filer. » nous lance alors notre invité avant de disparaître dans son buisson.
Nous nous relevons alors en toute hâte et Korra appelle Naga. Nous montons sur son dos et quittons le parc. Nous avançons à peine dans la ville que nous tombons sur un petit attroupement des personnes rassemblées devant un monsieur debout sur une table. Ce dernier porte un mégaphone à sa bouche.
« Vous en avez marre de subir la tyrannie des maîtres, commence-t-il. Rejoignez Amon et les égalitaristes. Cela fait trop longtemps que les maîtres de cette ville oblige les profanes à vivre comme des citoyens de seconde zone. Soutenez Amon et ensemble nous pourrons renverser l’ordre établit par les maîtres.
– Mais qu’est-ce que vous racontez, lance alors Korra en stoppant Naga. La maîtrise c’est l’art le plus cool du monde.
– C’est vrai ? la questionne l’homme. Laisse-moi deviner, tu ne serais pas un maître par hasard ?
– Si j’en suis un, lui répond mon amie.
– Et je suppose que tu serais ravie de me faire tomber de ce podium en te servant de ta maîtrise de l’eau ? »
Aie, aie, aie, ça sent le roussi tout ça ! En plus il provoque Korra, et elle n’est pas du genre à passer l’éponge sur ce genre de remarque. Je sers les dents et m’apprête à donner une claque sur l’arrière train de Naga si nécessaire pour nous sortir de là. C’est donc sans grande surprise que j’entends Korra lui répondre :
« Oui et je l’envisage très sérieusement !
– Vous voyez, dit l’homme au mégaphone, à l’image de cette jeune fille, les maître de cette ville utilisent leurs pouvoirs que pour opprimer ! »
Oui, ça va mal tourné si je ne fais rien, connaissant le caractère de Korra, elle est bien capable de s’en prendre à lui pour répondre à sa provocation.
« Korra, on s’en va, lui murmuré-je à l’oreille.
– Mais attends, il vient de dire que j’opprime des gens alors que c’est faux ! Tu veux le laisser dire ça ?
– Oui, on peut pas intervenir comme ça alors qu’on vient juste d’arriver et on ne sait rien de ce qui se passe ici. »
Elle pousse un soupir et nous continuons notre route.
Après avoir tourné dans plusieurs rues, nous finissons par être perdues. Nous nous arrêtons donc pour demander notre chemin à une vieille dame et un jeune homme assis sur le bas-côté d’un magasin de fruit.
« Excusez-nous, les interpellé-je en m’avançant vers eux, nous souhaitons nous rendre au Temple de l’Air mais nous sommes perdues. Pourriez-vous nous indiquer le chemin ?
– Oui bien sûr, répond le femme. Pour allez au Temple de l’Air, prenez cette rue toujours tout droit et … »
Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase car une satomobile, un engin roulant, déboule au coin de la rue.
« Vous feriez mieux de partir mes jolies, nous dit-elle en se levant, c’est va être dangereux par ici. »
La voiture s’arrête non loin de nous et trois hommes en descendent. Ils se dirigent vers une boutique et commence à menacer le commerçant. Korra réagit immédiatement et les interpellent avant même que j’ai le temps de lui dire quoi que ce soit.
Les hommes se retournent et se retrouvent face à mon amie qui affiche un grand sourire. Je pousse un soupir, c’est trop tard, je ne peux rien faire pour empêcher le combat qui va suivre. J’aurais préféré que nous restions discrète mais avec Korra c’est difficile. Je reste donc en retrait, près de la vieille dame et du jeune homme, prête à intervenir si besoin. Mais je dois faire très attention, personne ne doit savoir que je suis un Avatar ! Je reste un maître de l’Eau ordinaire au yeux du monde, pour le moment du moins.
Je reporte mon attention sur le conflit et un des hommes prends alors la parole :
« De toute évidence, tu as l’air de débarquer en ville. Sache que tu es sur le territoire de la Triade de la Terreur et par conséquent tu vas te retrouver à l’hosto !
– Et bien, réplique Korra, j’espère pour vous qu’il y en a un dans le coin !
– Mais pour qui tu te prends ?
– Si vous voulez le savoir, je vous attends. »
Je me tape le front de la main. Et voilà, on y est, elle peut pas s’en empêcher. Pour elle s’est facile, elle n’a pas à se cacher.
Le combat commence et en quelques dizaines de secondes, elle les mets à terre en utilisant l’Eau, la Terre et le Feu car chacun des trois hommes maîtrisait un de ces éléments. J’entends alors la vieille dame non loin de moi dire que Korra est l’Avatar à son camarade.
Les trois hommes se relèvent et prennent la fuite à bord de leur satomobile prenant Korra au dépourvu. Je prends alors ma gourde d’eau à ma ceinture et en extrait son contenu pour le lancer sous les roues du véhicule en la transformant en plaque de glace. La voiture dérape et atterrit dans la vitrine d’un magasin un peu plus loin.
C’est alors qu’une sirène retentit et, en levant la tête, j’aperçois un dirigeable de police se stationner au dessus des bâtiments qui nous entourent. Des policiers recouverts d’une fine armure se servent de câble métallique pour descendre nous rejoindre. En les voyant manipuler ces câbles, je comprends que ce sont des maîtres du Métal. Seuls les maîtres de la Terre peuvent en devenir.
Une fois arrivés près de nous, Korra leur présente les malfrats que nous venons de neutraliser et les policiers les arrêtent. Puis leur chef, du moins j’en ai l’impression, se tourne vers nous.
« Vous aussi vous êtes en état d’arrestation jeunes filles.
– Quoi ? lance Korra étonnée. Mais se sont eux qui allaient saccager un magasin.
– Mais vous avez plus saccagé qu’eux. »
En effet, il n’a pas tord, les trois hommes n’ont pas eu le temps d’endommager quoi que ce soit puisque Korra est intervenu à temps. Mais de l’autre côté, on a quand même brisé une vitrine et détruit ce qui s’y trouvait. Le chef commence donc à nous passer les menottes.
« Mais attendez, vous faîtes erreur, se défend mon amie.
– Je ne veux rien savoir, vous vous expliquerez au quartier général. »
Korra est à deux doigts de riposter et il est grand temps que je dise quelque chose sinon la situation ne fera qu’empirer pour nous.
« Korra arrête ! Il a raison.
– Quoi ? » s’étonne-t-elle en se retournant vers moi.
Mais en guise de réponse je la fusille du regard et elle capitule. Ce qui est bien avec notre lien étroit, c’est que nous n’avons pas forcément besoin de parler pour se faire comprendre.
Une dizaine de minutes plus tard nous voilà donc dans le bureau interrogatoire du quartier général de la police. On nous attache à des menottes fixées à la table et une dame avec des cheveux cours grisonnant entre dans la pièce. Elle porte deux cicatrices sur sa joue droite qui forment des traits. Elle s’installe sur la chaise en face de nous.
« Vous auriez dû appelez directement la police et ne pas vous en mêler jeunes filles, commence-t-elle.
– Et laisser ces hommes s’en prendre à un commerçant ? lui demande Korra.
– Oui, réponds la femme. La Triade de la Triple Terreur est très dangereuse. Vous avez l’air de débarquer en ville toutes les deux.
– En effet, dit Korra, mais aider les gens c’est ma mission, je suis le nouvel Avatar.
– Peut importe que tu soit l’Avatar ou pas, vous pouvez pas arriver dans la cité et mener la justice à votre façon.
– Très bien, vous avez l’air de ne pas comprendre, continue mon amie. Dans ce cas, pouvons nous parler à votre supérieur ?
– Vous êtes en train de lui parler actuellement. Je suis le commandant Beifong.
– Beifong ? intervins-je. Lin Beifong ! Mais vous êtes la fille de Toph !
– Et alors ? demande l’intéressée.
– Votre mère et l’Avatar Aang étaient de très bon amis, lui dis-je.
– C’est du passé tout ça ! Et … »
Elle n’a pas le temps de continuer car la porte s’ouvre sur un policier qui annonce que le conseiller Tenzin est là. La femme soupire et laisse ce dernier entrer. L’homme qui passe la porte nous regarde Korra et moi d’un air sévère avant de reporter son attention sur Lin.
« Que fait l’Avatar dans la cité ? lui demande cette dernière. Je croyais que vous deviez allez vous installer au Pôle Sud pour faire son enseignement.
– Mon départ pour là-bas a été différé mais l’Avatar et son amie, en revanche, vont repartir pour le Pôle Sud. Si vous voulez bien annuler toute poursuite concernant Korra et Amala, je vous en serez reconnaissant. De plus je mets les réparations à ma charge. »
Le commandant Beifong accepte et nous pouvons donc partir. Le chemin jusqu’à l’île du Temple se fait dans le silence le plus total et je comprends pourquoi, il souhaite nous réprimander toutes les deux mais ne peux le faire en public au risque de dévoiler ma vrai nature. C’est donc une fois arrivée à destination qu’il nous regarde l’air grave.
« Vous avez désobéi à mes ordres et à ceux du Lotus Blanc. Vous repartirez demain matin pour le Pôle Sud.
– Tenzin attendez, l’interrompt Korra, nous avons eu le temps de voir un peu la ville aujourd’hui.
– Et franchement, continué-je, on comprend pourquoi vous devez rester, c’est le chaos le plus total. La Cité de la République a besoin de vous, mais également de nous. Katara est d’accord avec nous, il est temps pour nous de prendre nos responsabilités d’Avatar non ? »
Tenzin reste silencieux pendant un moment puis il reprend la parole.
« J’ai toujours voulu que la Cité soit telle que mon père l’avait espérer. Mais vous avez raison. Depuis qu’il est mort, l’équilibre s’est rompu. Mais son héritage c’est vous. Restez ici et je vous enseignerais la maîtrise de l’Air. La Cité de la République a de nouveau besoin de la présence d’Avatars. »
Ces paroles me rendent tellement heureuse que j’en ai les larmes aux yeux. Nous le serrons alors dans nos bras en le remerciant.
Le lendemain matin, il est temps pour Korra de se présenter au monde. C’est pour cela que nous nous retrouvons devant la salle du conseil sur le haut des marches du porche. Je suis non loin de mon amie qui fait face à des micros et des journalistes venus de toute la ville.
« Euh, commence-t-elle timidement, bonjour, je suis Korra, votre nouvel Avatar. »
Des questions se mettent à fuser de toute part et je suis bien heureuse de ne pas me retrouver à sa place. Mais comme à son habitude, Korra arrive à gérer la situation.
« Ecoutez, les interrompt-elle, je viens juste d’arriver en ville, laissez moi le temps de m’y habituer mais je ferais tout ce que je peux pour elle. Merci de votre accueil et merci la Cité de la République. »
Sur ces mots, les photographes prennent des photos et nous finissons par repartir pour le Temple de l’Air où notre enseignement nous attend.
« Allez, tu vas y arriver Amala » m’encourage-t-elle.
Evidemment, j’ai beau afficher un air décontracté, je ne pourrais jamais tromper Korra sur mes sentiments intérieurs. Ce lien qui nous unies est vraiment très étrange et inexplicable. Je peux ressentir son excitation et inversement, elle a conscience de ma terrible angoisse qui me noue le ventre. C’est avec une mine tendue que je m’avance vers elle.
« Ca ne va pas se débloquer tout seul et tu le sais bien, lui répliqué-je calmement. Si seulement je savais ce qui bloque, je pourrais travailler dessus ! »
Tout d’un coup sans prévenir, elle me prends la main et m’entraine sur le dos de Naga. Surpris par la manœuvre, Naroth s’envole et stationne au-dessus de nous. Une fois en place, je n’ai même pas le temps de me remettre de mes émotions que nous sommes déjà partis à toute vitesse vers la grande porte du centre d’entrainement.
« Allez, on va te changer les idées ! » me lance alors Korra.
Mais les gardes de la porte refusent de nous ouvrir car c’est le jour de l’épreuve et les maîtres leurs ont ordonné de ne pas nous laisser passer tant que cette dernière ne sera pas terminée. C’est donc à contre cœur que nous rebroussons chemin et nous dirigeons vers le terrain de l’examen. Nous descendons de Naga et Naroth reprend sa place habituel sur mon épaule. Nous décidons donc d’attendre le début de l’épreuve assises sur les marches du petit abri que les maîtres utilise pour nous observer.
Korra essaye de me détendre en me parlant du match de la Ligue des Maîtres d’hier soir qu’elle a entendu à la radio. Mais je n’écoute qu’à moitié car je vois nos professeurs arriver bien plus tôt que prévu et mon estomac se noue. Korra les aperçois à son tour et je ressens son excitation. Mais ce sentiment arrive à rester à l’écart de mes propres ressentis.
Avec le temps, nous avons remarquer qu’il n’y a que lorsque que nos sensations sont très forte que l’autre est affectée.
Maître Katara nous fait un sourire et nous le lui rendons. Des quatre maîtres présents, c’est la seule que j’apprécie beaucoup. Est-ce que cela vient de sa liaison avec Aang ? Je ne serais le dire mais sa vue me réconforte un peu.
« Vous êtes en avance à ce que je vois » commence le maître du Feu.
C’est un homme de taille moyenne aux cheveux grisonnant portant une petite moustache. Il est accompagné du maître de la Terre, un vieil homme de forte carrure, et du maître de l’Eau ayant un âge avoisinant celui des deux autres.
« Bah oui, vous ne voulez pas qu’on sorte ce matin, réplique Korra.
– Vous devez restez concentré sur cette épreuve et rien d’autre. », lui répond l’un des maîtres.
Lequel est-ce ? Je suis incapable de le dire tellement je suis concentré sur Katara car sa présence me détends. C’est une femme belle et charmante pour son âge avancé. Deux longues mèches de ses cheveux blancs sont attachées à ses deux chignons. Elle porte les traditionnels habits de la Tribu de l’Eau, à savoir des vêtements de couleurs bleu. C’est aussi un excellent maître de l’Eau, c’est elle qui nous a tout appris sur cette maîtrise.
« Surtout pour toi Amala, poursuit le maître.
– Que voulez-vous dire ? lui demandé-je en tournant la tête vers lui.
– Eh bien nous avons discuté entre nous ce matin et nous avons décidé que si tu n’arrivais pas à maîtriser le Feu pendant l’épreuve, tu n’entameras pas la maîtrise de l’air avec Tenzin. »
Je le regarde stupéfaite par ce que je viens d’entendre. Non ! Ils n’ont pas le droit de me faire ça ! Ca fait des années que j’attends le moment où je vais enfin pouvoir apprendre la maîtrise de l’Air ! Une rage intense monte alors en moi et je me lève d’un bond, Korra à mes côtés. Je serre si fort la mâchoire que ça m’en fait mal. Je jette alors un regard désespéré vers Katara dans l’espoir qu’elle me vienne en aide. Et c’est ce qu’elle tente de faire.
« Vous ne pouvez pas lui interdire d’apprendre la maîtrise de l’Air tant qu’elle ne maîtrise pas celle du Feu.
– Les Avatars doivent savoir maîtriser tous les éléments ! réplique le maître du Feu. C’est une décision que le Lotus Blanc a prise et elle n’est pas à être contester. Allez, venez nous avons une épreuve à passer. »
Sur ces mots, lui et les deux autres maîtres passent entre Korra et moi et prennent position sous l’abri. En arrivant près de moi, Katara pose une main sur mon épaule.
« Je suis désolée Amala, me chuchote-t-elle, mais je ne les laisserais pas faire. »
Ces mots m’apaisent un peu et je sens la tension présente chez Korra, dû à mon excès de colère, diminuer.
Korra passe la première, les disciples du Lotus Blanc et elle se mettent en place au centre du terrain pavé et l’épreuve peut commencer.
Il n’y a pas à dire, elle maîtrise le Feu avec une dextérité époustouflante. En moins de quelques minutes, elle remporte le combat mettant fin à son examen.
Maintenant c’est mon tour. Je m’avance vers la position que je dois tenir. Je suis tiraillée entre l’angoisse qui me noue le ventre et la rage qui est toujours présente en moi. L’épreuve commence. Les disciples me lancent des boules de feu et des petits jets de flammes que j’esquive facilement. Comme je n’ai pas le droit d’utiliser un autre élément lors de l’examen, je ne réplique pas.
Au bout de quelques minutes, leurs attaques sont de plus en plus fortes. Ils se mettent à m’encercler. Je n’ai nulle part où fuir. Ils lancent tous en même temps des jets de flammes puissants dans ma direction. Prise par le panique, je lève les mains et créé instinctivement un dôme de terre autour de moi. Et voilà, j’ai encore échoué. Il n’y a rien à faire, je n’arrive pas à maîtriser le Feu.
Je sors de mon abri et avance vers les maîtres, la mine sombre. J’espère juste de tout mon cœur qu’ils n’étaient pas sérieux tout à l’heure en voulant m’interdire de travailler avec Tenzin.
Arrivée devant eux, c’est Katara que j’ose regarder. Elle me sourit tendrement et ce geste me redonne du courage pour affronter les autres maîtres. Je tourne donc la tête vers eux et je sens que Korra est aussi tendue que moi. Le maître du Feu me fixe avec un air désolé. Mon cœur se serre et l’attente de ce qu’il peut dire devient alors très longue pour moi.
« Il n’y a rien à faire, tu n’arrives vraiment pas à maîtriser le Feu, dit-il au bout d’un moment. Nous avons essayé en mettant ta vie en jeu lors de la dernière attaque mais rien n’y fait.
– Quoi ? l’interrompé-je brusquement. Vous avez fait en sortes qu’ils m’encerclent et me lancent une attaque puissante tous en même temps ? »
Alors là, je suis complètement remontée, la colère me submerge et je n’ai qu’une envie, leur montrer que je n’ai pas besoin de la maîtrise du Feu pour être un Avatar ! Je suis à deux doigts de lancer mes attaques sur les trois maîtres lorsque Katara se met entre nous. Elle pose ses mains sur mes épaules.
« Arrête, me dit-elle, ne fait pas ça. Laisse-moi m’en occuper d’accord ? »
En guise de réponse, je ne peux que hocher la tête. Je jette alors un œil vers Korra et la voit la mâchoire serrée, elle aussi était prête à attaquer, emporter par ma colère ajouté à la sienne face à cette injustice. Pour ne pas que nous commettons l’impardonnable, je ferme les yeux et tente de me calmer. Et grâce à l’intervention de Katara, cet effort est plus facile que je ne le pensais. Je reporte mon attention sur les maîtres.
« Vous ne pouviez pas faire ça, lance alors Katara en colère, imaginer ce qui se serait passé si elle avait perdu tout ses moyens face à cette attaque !
– Je serais intervenu, lui répond le maître du Feu. Nous n’avions pas encore testé ce genre de situation pour Amala. Et nous y avons rajouté un peu de pression pour tenter de la débloquer.
– Vous avez pris un trop grand risque ! continue Katara. C’est la première fois que nous avons deux Avatar et ce n’est peut être pas un hasard si Amala n’arrive pas à maîtriser le Feu et que Korra bloque avec la maîtrise de l’Air.
– Peut être, réplique l’homme à forte carrure, mais comme elle n’ont pas encore commencer leur enseignement sur la maîtrise de l’Air, on ne peut pas en être aussi sûr concernant Korra. »
Il s’avance et me pose une main sur l’épaule avant de continuer :
« Je peux t’assurer que nous ne t’empêcherons pas d’apprendre avec Tenzin. Nous avons tout essayer pour tenter de débloquer ta maîtrise du Feu, peut être que cela viendra avec le temps. »
Il me sourit et je me calme définitivement quand il m’annonce que nous commencerons notre enseignement de la maîtrise de l’Air dans quelques jours. Mon cœur se rempli de joie à cette nouvelle, c’est l’élément que je manipule le mieux mais il me manque les techniques.
Korra aussi est heureuse car elle est impatiente de maîtriser un autre élément, elle n’a pas le même stress que moi face à son blocage. Elle m’a déjà un jour dit qu’elle espérait que ça viendrait avec l’enseignement de Tenzin.
Au matin du troisième jour suivant notre épreuve, Tenzin et sa famille arrivent au centre d’entraînement sur Oogi, le bison-volant du maître. Ce dernier a à peine le temps d’atterrit que Jinora, Ikki et Meelo, les trois enfants de Tenzin, descendent en utilisant une technique de leur grand-père Aang : le scooter de l’Air. C’est une boule d’Air sur laquelle on s’assoit et on la dirige grâce à la maîtrise. Tenzin se laisse tomber d’Oogi et se dirige vers Katara, Korra et moi. C’est un homme de grande taille, le crâne rasé et une barbe brune en pointe. Des tatouages se terminant en forme de flèches recouvre le haut de sa tête et le dessus de ses mains.
« C’est un plaisir de vous revoir mère, dit-il solennellement à la vieil femme.
– Je suis contente que vous soyez tous venu. » lui répond Katara.
Je vois alors Pema, la femme de Tenzin, descendre d’Oogi avec la plus grande précaution. En y regardant plus attentivement, je constate qu’elle est enceinte. Tenzin accourt pour l’aider et Katara s’avance pour lui souhaiter le bonjour. Les deux femmes se serrent dans leur bras et Katara touche le ventre de Pema.
« La force du bébé est puissante et je pressens un nouveau maître de l’Air, dit alors la vieille femme.
– Quoi ? réplique Pema. Tout ce que je veux moi, c’est un bébé qui me ressemble, un gentil profane qui ne me bombarde pas de bourrasques toutes les quatre minutes. »
Et comme pour illustrer ces paroles, Meelo se recouvre de neige et tourne sur lui-même, parsemant par la même occasion sa mère de neige. Cette dernière se tourne alors vers Katara l’air désespéré mais Korra et moi éclatons de rire juste derrière un peu plus loin.
« Tenzin et ses frères et sœurs étaient aussi joueurs quand ils étaient petits ? demande alors Pema à la vieille femme.
– Kya et Bumi étaient espiègles mais Tenzin était un garçon déjà très sérieux. »
Mais ce dernier n’écoute déjà plus sa mère car il a les yeux rivés sur Korra et moi. Nous lui sourions et il s’avance vers nous aussi heureux que nous le sommes.
« Korra, Amala, commence-t-il, comme vous avez grandi.
– On est contente de vous voir, lui dis-je, on a hâte de commencer la maîtrise de l’Air.
– Ah, à ce propos, fait Tenzin en détournant les yeux. Nous repartons demain car je ne peux pas rester plus longtemps.
– Comment ça ? lui demande Korra. Vous deviez vous installer ici et être notre maître.
– Je suis désolée mais il règne une situation délicate à la Cité de la République et mon devoir m’oblige à y retourner. Je suis un de ses conseillers et je ne peux pas partir en laissant la ville dans cet état.
– Alors emmenez nous avec vous, lancé-je soudainement. Comme ça vous pourrez continuer à assumer vos responsabilités et à nous former en même temps.
– Il n’en est pas question, intervient notre maître de la Terre qui s’était rapproché de nous. L’Avatar Aang nous a chargé de veiller sur vous jusqu’à ce que vous maîtrisez les quatre éléments.
– D’accord, peut être, réplique Korra, mais vous croyez qu’il souhaiterait que nous restions enfermé ici comme dans une prison ?
– Je suis désolé les filles, répond Tenzin, mais c’est pour votre sécurité. Je reviendrais dès que la situation le permettra je vous le promet. »
Le lendemain matin, nous disons au revoir à Tenzin et sa famille et nous les regardons s’envoler au loin sur Oogi jusqu’à disparaître de notre champ de vision.
Le soir venu, Korra frappe à la porte de ma chambre.
« Il faut qu’on parle, me dit-elle alors que j’ouvre cette dernière.
– Oui.
– Je pense qu’il est temps pour nous de partir. »
Je hoche la tête en guise de réponse, c’est exactement ce que j’allais lui annoncer. Mais je n’ai pas le loisir de continuer car Katara entre dans la pièce et referme la porte derrière elle.
« Je suis d’accord avec vous, nous dit-elle, il est grand temps pour vous et votre génération de prendre vos responsabilités et de protéger la paix et l’équilibre de ce monde. »
Elle s’avance vers nous et nous serre dans ses bras.
« Je suis persuadée que vous ferez deux excellents Avatar. »
Nous lui rendons son étreinte et nous préparons quelques affaires à emmener. Elle nous accompagne jusqu’à l’endroit où dort Naga et nous nous disons au revoir. Korra selle sa chienne-ours-polaire et nous creusons un tunnel pour sortir en douce du centre d’entraînement endormit, Naroth juste au dessus de nous.
Avant toue chose, nous décidons de passer voir nos parents respectifs pour leur dire au revoir puis nous montons dans un bateau en partance pour la Cité de la République.
Le voyage se passe sans encombre et nous sommes aussi excitées l’une que l’autre à l’idée de voir cette fameuse ville pour la première fois.
Nous arrivons enfin à destination et une fois sur les quais, nous montons sur Naga et nous partons admirer la ville. Au milieu de cet arc de cercle que forme la Cité de la République, entourée part l’océan, se trouve l’île du Temple de l’Air. C’est là que vit Tenzin et sa famille. Mais non de là, aussi entouré par les flots, s’élève l’île du mémorial de Aang. Une grande statue en marbre représente l’Avatar dans son jeune âge. Nous restons un moment à regarder cette merveille en silence, le cœur emplit de fierté.
« Tu es prête à faire une petite plongée Amala ? » me demande Korra en se retournant vers moi.
Mais je n’ai pas le temps de répondre car Naga renifle l’air et pars en courant dans la direction opposé du temple, nous embarquant toutes les deux et Naroth avec elle.
« Bon bah d’accord, lance alors Korra, manger d’abord, temple plus tard. »
A ces mots, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire et elle se joint à moi alors que nous défilons dans les rues de la cité. On finit par atterrir dans un parc où se trouve un petit étang. Il nous vient alors l’idée de pêcher du poisson pour le dîner.
Après avoir attraper nos proies, Korra les fait cuire à l’aide de sa maîtrise du Feu. On s’installe alors au bord de l’eau pour déguster notre repas. Mais tout d’un coup, un bruit de bruissement provient du buisson sur notre gauche et un homme d’âge mûr au vêtements et chaussures déchirés en sort.
« Hum, ça sent rudement bon, nous lance-t-il. Ca vous dirait de partager votre repas avec moi ?
– Mais bien sûr, lui dis-je en lui faisant une place près de nous. »
Il s’assoit à nos côtés et nous commençons à profiter de ce dîner.
« Alors comme ça, commence Korra, c’est dans ce buisson que vous vivez ?
– Ouais, et ça m’a prit pas mal de temps avant de dénicher cette petite merveille, lui réponds l’homme en nous montrant son havre de paix.
– Nous croyons que tout le monde avait droit à un toit, continue mon amie.
– Et bah, vous êtes pas au bout de vos surprises les nouvelles. Bienvenue dans la Cité de la République, nous dit-il en écartant le bras.
– Et … »
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase car on entend un coup de sifflet plus loin derrière nous.
« Eh ! Vous là-bas ! crie un policier. La pèche est interdite dans le parc !
– Je vous conseille de filer. » nous lance alors notre invité avant de disparaître dans son buisson.
Nous nous relevons alors en toute hâte et Korra appelle Naga. Nous montons sur son dos et quittons le parc. Nous avançons à peine dans la ville que nous tombons sur un petit attroupement des personnes rassemblées devant un monsieur debout sur une table. Ce dernier porte un mégaphone à sa bouche.
« Vous en avez marre de subir la tyrannie des maîtres, commence-t-il. Rejoignez Amon et les égalitaristes. Cela fait trop longtemps que les maîtres de cette ville oblige les profanes à vivre comme des citoyens de seconde zone. Soutenez Amon et ensemble nous pourrons renverser l’ordre établit par les maîtres.
– Mais qu’est-ce que vous racontez, lance alors Korra en stoppant Naga. La maîtrise c’est l’art le plus cool du monde.
– C’est vrai ? la questionne l’homme. Laisse-moi deviner, tu ne serais pas un maître par hasard ?
– Si j’en suis un, lui répond mon amie.
– Et je suppose que tu serais ravie de me faire tomber de ce podium en te servant de ta maîtrise de l’eau ? »
Aie, aie, aie, ça sent le roussi tout ça ! En plus il provoque Korra, et elle n’est pas du genre à passer l’éponge sur ce genre de remarque. Je sers les dents et m’apprête à donner une claque sur l’arrière train de Naga si nécessaire pour nous sortir de là. C’est donc sans grande surprise que j’entends Korra lui répondre :
« Oui et je l’envisage très sérieusement !
– Vous voyez, dit l’homme au mégaphone, à l’image de cette jeune fille, les maître de cette ville utilisent leurs pouvoirs que pour opprimer ! »
Oui, ça va mal tourné si je ne fais rien, connaissant le caractère de Korra, elle est bien capable de s’en prendre à lui pour répondre à sa provocation.
« Korra, on s’en va, lui murmuré-je à l’oreille.
– Mais attends, il vient de dire que j’opprime des gens alors que c’est faux ! Tu veux le laisser dire ça ?
– Oui, on peut pas intervenir comme ça alors qu’on vient juste d’arriver et on ne sait rien de ce qui se passe ici. »
Elle pousse un soupir et nous continuons notre route.
Après avoir tourné dans plusieurs rues, nous finissons par être perdues. Nous nous arrêtons donc pour demander notre chemin à une vieille dame et un jeune homme assis sur le bas-côté d’un magasin de fruit.
« Excusez-nous, les interpellé-je en m’avançant vers eux, nous souhaitons nous rendre au Temple de l’Air mais nous sommes perdues. Pourriez-vous nous indiquer le chemin ?
– Oui bien sûr, répond le femme. Pour allez au Temple de l’Air, prenez cette rue toujours tout droit et … »
Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase car une satomobile, un engin roulant, déboule au coin de la rue.
« Vous feriez mieux de partir mes jolies, nous dit-elle en se levant, c’est va être dangereux par ici. »
La voiture s’arrête non loin de nous et trois hommes en descendent. Ils se dirigent vers une boutique et commence à menacer le commerçant. Korra réagit immédiatement et les interpellent avant même que j’ai le temps de lui dire quoi que ce soit.
Les hommes se retournent et se retrouvent face à mon amie qui affiche un grand sourire. Je pousse un soupir, c’est trop tard, je ne peux rien faire pour empêcher le combat qui va suivre. J’aurais préféré que nous restions discrète mais avec Korra c’est difficile. Je reste donc en retrait, près de la vieille dame et du jeune homme, prête à intervenir si besoin. Mais je dois faire très attention, personne ne doit savoir que je suis un Avatar ! Je reste un maître de l’Eau ordinaire au yeux du monde, pour le moment du moins.
Je reporte mon attention sur le conflit et un des hommes prends alors la parole :
« De toute évidence, tu as l’air de débarquer en ville. Sache que tu es sur le territoire de la Triade de la Terreur et par conséquent tu vas te retrouver à l’hosto !
– Et bien, réplique Korra, j’espère pour vous qu’il y en a un dans le coin !
– Mais pour qui tu te prends ?
– Si vous voulez le savoir, je vous attends. »
Je me tape le front de la main. Et voilà, on y est, elle peut pas s’en empêcher. Pour elle s’est facile, elle n’a pas à se cacher.
Le combat commence et en quelques dizaines de secondes, elle les mets à terre en utilisant l’Eau, la Terre et le Feu car chacun des trois hommes maîtrisait un de ces éléments. J’entends alors la vieille dame non loin de moi dire que Korra est l’Avatar à son camarade.
Les trois hommes se relèvent et prennent la fuite à bord de leur satomobile prenant Korra au dépourvu. Je prends alors ma gourde d’eau à ma ceinture et en extrait son contenu pour le lancer sous les roues du véhicule en la transformant en plaque de glace. La voiture dérape et atterrit dans la vitrine d’un magasin un peu plus loin.
C’est alors qu’une sirène retentit et, en levant la tête, j’aperçois un dirigeable de police se stationner au dessus des bâtiments qui nous entourent. Des policiers recouverts d’une fine armure se servent de câble métallique pour descendre nous rejoindre. En les voyant manipuler ces câbles, je comprends que ce sont des maîtres du Métal. Seuls les maîtres de la Terre peuvent en devenir.
Une fois arrivés près de nous, Korra leur présente les malfrats que nous venons de neutraliser et les policiers les arrêtent. Puis leur chef, du moins j’en ai l’impression, se tourne vers nous.
« Vous aussi vous êtes en état d’arrestation jeunes filles.
– Quoi ? lance Korra étonnée. Mais se sont eux qui allaient saccager un magasin.
– Mais vous avez plus saccagé qu’eux. »
En effet, il n’a pas tord, les trois hommes n’ont pas eu le temps d’endommager quoi que ce soit puisque Korra est intervenu à temps. Mais de l’autre côté, on a quand même brisé une vitrine et détruit ce qui s’y trouvait. Le chef commence donc à nous passer les menottes.
« Mais attendez, vous faîtes erreur, se défend mon amie.
– Je ne veux rien savoir, vous vous expliquerez au quartier général. »
Korra est à deux doigts de riposter et il est grand temps que je dise quelque chose sinon la situation ne fera qu’empirer pour nous.
« Korra arrête ! Il a raison.
– Quoi ? » s’étonne-t-elle en se retournant vers moi.
Mais en guise de réponse je la fusille du regard et elle capitule. Ce qui est bien avec notre lien étroit, c’est que nous n’avons pas forcément besoin de parler pour se faire comprendre.
Une dizaine de minutes plus tard nous voilà donc dans le bureau interrogatoire du quartier général de la police. On nous attache à des menottes fixées à la table et une dame avec des cheveux cours grisonnant entre dans la pièce. Elle porte deux cicatrices sur sa joue droite qui forment des traits. Elle s’installe sur la chaise en face de nous.
« Vous auriez dû appelez directement la police et ne pas vous en mêler jeunes filles, commence-t-elle.
– Et laisser ces hommes s’en prendre à un commerçant ? lui demande Korra.
– Oui, réponds la femme. La Triade de la Triple Terreur est très dangereuse. Vous avez l’air de débarquer en ville toutes les deux.
– En effet, dit Korra, mais aider les gens c’est ma mission, je suis le nouvel Avatar.
– Peut importe que tu soit l’Avatar ou pas, vous pouvez pas arriver dans la cité et mener la justice à votre façon.
– Très bien, vous avez l’air de ne pas comprendre, continue mon amie. Dans ce cas, pouvons nous parler à votre supérieur ?
– Vous êtes en train de lui parler actuellement. Je suis le commandant Beifong.
– Beifong ? intervins-je. Lin Beifong ! Mais vous êtes la fille de Toph !
– Et alors ? demande l’intéressée.
– Votre mère et l’Avatar Aang étaient de très bon amis, lui dis-je.
– C’est du passé tout ça ! Et … »
Elle n’a pas le temps de continuer car la porte s’ouvre sur un policier qui annonce que le conseiller Tenzin est là. La femme soupire et laisse ce dernier entrer. L’homme qui passe la porte nous regarde Korra et moi d’un air sévère avant de reporter son attention sur Lin.
« Que fait l’Avatar dans la cité ? lui demande cette dernière. Je croyais que vous deviez allez vous installer au Pôle Sud pour faire son enseignement.
– Mon départ pour là-bas a été différé mais l’Avatar et son amie, en revanche, vont repartir pour le Pôle Sud. Si vous voulez bien annuler toute poursuite concernant Korra et Amala, je vous en serez reconnaissant. De plus je mets les réparations à ma charge. »
Le commandant Beifong accepte et nous pouvons donc partir. Le chemin jusqu’à l’île du Temple se fait dans le silence le plus total et je comprends pourquoi, il souhaite nous réprimander toutes les deux mais ne peux le faire en public au risque de dévoiler ma vrai nature. C’est donc une fois arrivée à destination qu’il nous regarde l’air grave.
« Vous avez désobéi à mes ordres et à ceux du Lotus Blanc. Vous repartirez demain matin pour le Pôle Sud.
– Tenzin attendez, l’interrompt Korra, nous avons eu le temps de voir un peu la ville aujourd’hui.
– Et franchement, continué-je, on comprend pourquoi vous devez rester, c’est le chaos le plus total. La Cité de la République a besoin de vous, mais également de nous. Katara est d’accord avec nous, il est temps pour nous de prendre nos responsabilités d’Avatar non ? »
Tenzin reste silencieux pendant un moment puis il reprend la parole.
« J’ai toujours voulu que la Cité soit telle que mon père l’avait espérer. Mais vous avez raison. Depuis qu’il est mort, l’équilibre s’est rompu. Mais son héritage c’est vous. Restez ici et je vous enseignerais la maîtrise de l’Air. La Cité de la République a de nouveau besoin de la présence d’Avatars. »
Ces paroles me rendent tellement heureuse que j’en ai les larmes aux yeux. Nous le serrons alors dans nos bras en le remerciant.
Le lendemain matin, il est temps pour Korra de se présenter au monde. C’est pour cela que nous nous retrouvons devant la salle du conseil sur le haut des marches du porche. Je suis non loin de mon amie qui fait face à des micros et des journalistes venus de toute la ville.
« Euh, commence-t-elle timidement, bonjour, je suis Korra, votre nouvel Avatar. »
Des questions se mettent à fuser de toute part et je suis bien heureuse de ne pas me retrouver à sa place. Mais comme à son habitude, Korra arrive à gérer la situation.
« Ecoutez, les interrompt-elle, je viens juste d’arriver en ville, laissez moi le temps de m’y habituer mais je ferais tout ce que je peux pour elle. Merci de votre accueil et merci la Cité de la République. »
Sur ces mots, les photographes prennent des photos et nous finissons par repartir pour le Temple de l’Air où notre enseignement nous attend.